Scénographie imaginée pour le théâtre de l'Athénée - Louis Jouvet
2018
Inspirée des photographies de Fontana, le paysage urbain est ramené à des structures frôlant l’abstraction et s'articule autour de la composition et de l’intensité des couleurs.
Ce choix permet d’exprimer l’intemporalité de l’action, scène de ménage comique basée sur le quiproquo.
La fenêtre et le contraste de lumière matérialisent la frontière entre espace intérieur et espace extérieur et génère une intimité à laquelle le spectateur est invité à assister. Lui même observe la scène depuis une place qui lui est propre (chacune dans le théâtre à l’italienne possédant un point de vu particulier).
La fenêtre qui donne chez Emma et Alcibiade est placée au lointain. Cette enfilade de fenêtre créé une mise en abîme de la situation : Les spectateurs observent les personnages évolués dans l’appartement d’Hector et l’intrigue se concentre sur la fenêtre au lointain.
Ce choix tend à positionner le spectateur en tant que voyeur, ainsi l’intérieur de l’appartement reprend les couleurs et les textures de la salle du théâtre de l’Athénée : velours rouge des sièges et de la rambarde des balcons, le doré du cadre de scène cadre les fenêtres et l’action, le papier peint jaune renvoie à à celui des balcons et baignoires.
Pour renforcer la volonté de position de voyeur du spectateur, l’action se déroule au dernier étage d’une tour d’immeuble. Cet effet a pour but d’inciter le spectateur à s’imaginer lui-même en hauteur, sans quoi il ne pourrait assister à cette scène. Scène et salle font alors partie d’un même ensemble ou chacun peut être vu.