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Scénographie imaginée pour le T2G
Projet de diplôme de licence pro
2018

 

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Un plancher légèrement surélevé et un mur ornementé d’un motif exagérément grand délimitent la maison des Prozorov. Imperceptiblement, le sol, là où s’enracine le vivant, se dérobe sous le mur vers le lointain. 

La taille du mur contraste avec celles des comédiens et des objets disposés sur le plancher, les renvoyant ainsi à la modestie de leur existence. 

Son dessin évoque l’idée de cycle par la spirale, celle de filiation par l’imbrication des deux motifs l’un dans l’autre, celle de refuge enfin, d’abri organique, contrastant avec la géométrie de l’espace qui se réduit de façon linéaire.

Au deuxième acte, il n’y a plus de limite entre le salon et la salle, l’ordre est perturbé, l’espace vital de plus en plus réduit. 

Au troisième acte, l’amoncellement des objets et des corps oblige à vider les armoires, à briser les objets et à sortir. C’est la fin d’un cycle. L’emprise de Natalia, le départ des militaires, la destruction de la pendule (relique de la mère et symbole du temps), tant d’éléments qui brisent le système et ramènent les sœurs à leur individualité et les libèrent du carcan familial : dernier acte, le mur n’est plus là et dévoile une perspective au bout de laquelle se trouve un gradin vide, le plancher s’est glissé à ses pieds et Natalia s’en est emparé. 

L’action continue de se dérouler au premier plan, dépouillé. 

Apparition progressive du théâtre : Tchekhov déconstruit petit à petit l’adhérence à la fiction du lecteur en laissant progressivement apparaître le théâtre dans les didascalies. Je rends compte de cette singularité en proposant un espace semble t-il construit au début mais qui s’échappe et laisse apparaître le théâtre jusqu’à la scène finale. Démunie de cadre, et dirait on de décor, l’action prend alors une ampleur universelle, renforcée par le gradin vide faisant écho à la place du spectateur. 

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